Les randonnées secrètes d’Oletta : explorez la nature corse autrement

Lorsque l’on pense à la Corse, les sentiers du GR20 ou les falaises du Cap Corse viennent naturellement à l’esprit. Pourtant, il existe à l’écart des sentiers battus une autre forme de randonnée : plus intime, plus sensorielle, presque méditative. À Oletta, village du Nebbiu perché entre mer et montagne, la marche devient un art de vivre, un retour à soi à travers des paysages d’une beauté inaltérée. En 2025, l’appel de ces chemins secrets résonne avec plus de force que jamais. Ce guide vous invite à les parcourir autrement — lentement, profondément, avec respect et émerveillement.

Une nature authentique, loin des foules et pleine de mystère

Oletta n’est pas un carrefour touristique. C’est justement ce qui fait toute sa richesse. Nichée dans un écrin de collines boisées, de vallées oubliées et de crêtes aériennes, la commune offre une diversité de paysages inattendue. Ici, la nature n’est pas spectaculaire par sa démesure, mais par son équilibre subtil. Elle ne cherche pas à impressionner ; elle enveloppe, elle apaise.

Derrière chaque virage, un panorama se dévoile, sans ostentation. Des forêts de chênes verts aux prairies bordées d’immortelles, des murets en pierres sèches aux fontaines oubliées, le marcheur attentif découvre un monde de détails, de parfums et de souvenirs. Ces randonnées sont autant des explorations du territoire que des rencontres avec la mémoire.

Le sentier des Oliviers centenaires : mémoire vivante du Nebbiu

À quelques pas de la place principale d’Oletta, un petit panneau discret signale le départ du Sentier des Oliviers, un parcours de 4,5 kilomètres en boucle qui serpente au cœur des anciennes oliveraies du village.

Une balade entre histoire et silence

Ces oliviers noueux, dont certains atteignent plus de quatre siècles, sont les témoins d’une époque où Oletta vivait au rythme des moulins à huile et des récoltes familiales. En 2025, grâce à une initiative locale soutenue par des habitants passionnés et la mairie, le sentier a été restauré : les murets ont été consolidés, le balisage revu, et plusieurs bancs en bois ont été installés à des points de vue stratégiques.

En marchant à travers cette mer d’argent végétal, les pas foulent une terre nourrie par les générations. Parfois, une ruine envahie de lierre surgit, ou une fontaine délaissée murmure encore sous les pierres. La lumière filtre entre les feuilles, créant un jeu d’ombres mouvantes. Le silence y est total, hormis le bourdonnement des abeilles et le frottement léger du vent dans les branches.

Une halte à ne pas manquer : l’ancien pressoir communal

Au milieu du parcours, un petit détour mène à l’ancien pressoir à huile communal, restauré en 2024. Transformé en mini-musée en plein air, il raconte le cycle de l’olive corse à travers quelques panneaux sobres et bien conçus. Flavie, de CASA FLAVIE, propose même à ses hôtes un panier pique-nique à emporter pour déjeuner sur l’aire aménagée à proximité : pain au levain, charcuterie artisanale, olives de table et jus d’oranges corses. Un luxe simple, authentique.

Le sentier des bergeries oubliées : à la rencontre du patrimoine pastoral

Moins connu, plus sauvage, ce sentier en boucle de 7 kilomètres commence à l’entrée sud du village. Il suit un ancien chemin muletier qui menait jadis aux bergeries d’altitude, nichées entre les crêtes rocheuses et les pâtures naturelles.

Une randonnée aux allures d’expédition

Dès les premiers mètres, l’atmosphère change. La végétation devient plus dense, le sentier s’élève doucement mais sûrement, bordé d’arbustes et de chênes tordus. On y croise parfois des traces de pas d’animaux, et avec un peu de chance, l’ombre furtive d’une hermine ou le vol d’un milan royal.

Le point culminant de la randonnée offre un panorama renversant : d’un côté, la plaine du Nebbiu et la mer au loin ; de l’autre, les reliefs intérieurs, plus sauvages, presque inaccessibles. Puis vient le moment le plus émouvant : l’arrivée aux anciennes bergeries de Petra Longa, restaurées en partie par un collectif associatif en 2025. Trois bâtiments en pierres sèches, couverts de lauzes, se dressent encore fièrement, abritant parfois quelques chèvres en liberté.

Se reconnecter à l’essentiel

Il ne s’agit pas ici d’une randonnée “sportive”, même si elle demande un peu d’endurance. C’est une aventure intérieure. Nombreux sont les marcheurs qui s’y arrêtent longuement, en silence, assis sur une pierre chaude, le regard perdu vers l’horizon. Certains écrivent, d’autres ferment les yeux. Le temps suspend son vol. C’est cette profondeur que seule une nature intacte peut encore offrir.

CASA FLAVIE : point de départ privilégié de toutes les randonnées

Située en lisière du vieux village, CASA FLAVIE est bien plus qu’une maison d’hôtes : c’est un refuge pour marcheurs sensibles. Chaque matin, Flavie prépare avec soin les petits-déjeuners à base de produits locaux : fruits frais, pain maison, fromage de brebis, miel de la région.

Mais surtout, elle met à disposition de ses hôtes :

• Des fiches randonnées détaillées, avec tracés, conseils, niveaux de difficulté.

• Des bâtons de marche, sacs pique-nique et gourdes filtrantes.

• Une bibliothèque avec ouvrages sur la flore, la géologie et les chemins du Nebbiu.

• Et, sur demande, une accompagnement personnalisé, mené par Antoine, son compagnon, fin connaisseur des sentiers oubliés d’Oletta.

  
  

En fin de journée, les hôtes peuvent profiter de la terrasse, des bains de pieds aux herbes, ou simplement d’une conversation autour d’un verre de vin.

D’autres sentiers confidentiels à explorer

Le chemin de San Quilico : entre mystique et panorama

Ce petit sentier d’environ 2 km part du quartier de Poggiola et mène à une ancienne chapelle romane dédiée à San Quilico. Bordé d’amandiers et de figuiers, il offre une promenade douce idéale en fin d’après-midi. L’arrivée à la chapelle, posée sur un éperon rocheux, surprend par sa beauté silencieuse et la vue imprenable sur le couchant.

Le passage des lavandières : l’intimité du quotidien d’autrefois

Plus qu’un sentier, c’est une promenade ethnographique. Ce petit chemin pavé, qui descend vers l’ancien lavoir d’Oletta, permet de s’imaginer la vie des femmes du village, qui s’y rendaient chaque matin pour laver le linge, bavarder, transmettre les nouvelles. Le lavoir a été restauré en 2025, et des bancs permettent d’y faire une pause. L’eau y coule encore, claire et fraîche.

Respecter et protéger : l’éthique de la marche à Oletta

Randonner à Oletta n’est pas une activité anodine. C’est un acte de respect envers un territoire fragile, porteur de mémoire et de vie.

La municipalité et les habitants ont mis en place plusieurs recommandations simples :

• Ne pas quitter les sentiers balisés.

• Ramener ses déchets (y compris biodégradables).

• Ne pas cueillir les plantes, même si elles sont abondantes.

• Saluer les habitants croisés, même de loin. Ici, la politesse est un pont entre les mondes.

  
  

CASA FLAVIE sensibilise ses visiteurs à ces gestes, en insistant sur l’importance de laisser le moins de traces possible — hormis celles dans la mémoire.

Conclusion : randonner autrement, marcher avec le cœur

Dans un monde pressé, où même les loisirs sont devenus productifs, les randonnées d’Oletta proposent une tout autre expérience. Ici, on ne cherche pas la performance, mais la communion. On ne suit pas un tracé GPS, on suit les pierres, les odeurs, les chants des oiseaux. En 2025, ces chemins deviennent une forme de résistance douce, un art de la lenteur.

Que vous séjourniez à CASA FLAVIE, que vous vous aventuriez seul ou en famille, vous trouverez dans ces sentiers plus qu’un paysage : une vérité simple, une beauté qui n’a besoin d’aucun filtre. Oletta marche à son propre rythme. Il suffit d’ouvrir les yeux… et de suivre ses pas.